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Le titre de mon billet,  « Réseauter, c’est différent pour les femmes », est ma réponse à la question d’Isarta Info : Développer son réseau professionnel : une difficulté pour les femmes?

Le réseautage est, pour moi, ce qui est le plus efficace pour développer mes affaires. Ceci dit, est-ce difficile le réseautage pour les femmes?

Oui, le réseautage, c’est difficile. Pour les femmes spécifiquement? Non. Je croise constamment des hommes pour qui ce n’est pas plus facile. Mon point est que nous avons des façons de réseauter qui sont différentes.

Il n’y a pas qu’une seule façon de faire des affaires

La société a, encore aujourd’hui, une seule façon de voir comment on devrait « faire des affaires » et ça devient la seule référence. Tranquillement, ça change, mais c’est un changement qui vient de la base. Ce sont les entrepreneurs qui décident de faire les affaires autrement, même si ça veut dire avoir de la difficulté à obtenir du financement ou à être pris au sérieux.

Il y a quelque temps déjà, j’écoutais l’émission Dans l’oeil du dragon avec mon conjoint. Tous les entrepreneurs qui écoutent cette émission se projettent mentalement dans l’émission pour voir s’ils pourraient être des candidats potentiels pour recruter un dragon. Nous faisions la même chose tout en sachant fort bien que jusqu’à aujourd’hui, si on avait été à cette émission, nous aurions été déboutés par les dragons.

Nous avons mis plusieurs années à développer notre entreprise tout en travaillant ailleurs pour la financer. Pour des dragons investisseurs, nous n’étions certainement pas des candidats intéressants pour faire un coup d’argent rapidement.

Nous avons choisi d’être patients, pour différentes raisons, et plusieurs fois nous nous sommes fait dire que nous n’étions pas assez agressifs. La patience est une autre façon de faire des affaires et, quoi qu’on se soit fait dire à l’époque, nous sommes aujourd’hui dans une belle ascension.

Il n’y a pas une seule façon de développer son réseau

Dans l’article, on a demandé l’avis de Déborah Cherenfant, éditrice de Mots d’Elles. Elle mentionne:

Pour la plupart des femmes(…), le réseautage sert plutôt à établir une relation de confiance avec quelqu’un. Elles pensent à l’après, et elles pensent surtout à sécuriser leurs compétences et ne pas afficher trop haut leurs ambitions. Les hommes, à l’inverse, n’hésitent généralement pas à utiliser le réseautage comme un moyen de partager leurs ‘bons coups’, parler de leurs succès, et développer des affaires ».

Je suis d’accord avec ces propos. C’est connu que les femmes ont plus de difficulté à se mettre en avant plan et à se permettre de briller. Cependant, c’est loin d’être un défaut que de vouloir établir une relation de confiance avec quelqu’un avant tout. L’idée, c’est de savoir quand c’est le temps de passer en 2e vitesse et mettre nos compétences en avant plan.

C’est l’équilibre entre le développement de la relation et le partage de nos succès qui fait un développement d’affaires efficace, qu’on soit un homme ou une femme. En fait, c’est être à l’écoute de l’autre tout simplement. Déceler quand c’est le temps d’aller droit au but ou prendre le temps de jaser de la pluie et du beau temps, ça dépend, avant tout, de la personne en face de nous.

La fameuse intuition féminine devrait être un atout donc! Le problème est de passer à l’action quand l’intuition nous dit que c’est le temps de le faire. La difficulté pour les femmes, n’est pas le développement de leur réseau d’affaires, c’est le développement de leur confiance qui présente la plus grande difficulté!

Mon réseau d’affaires, mes valeurs et moi

Bien que je sois d’accord avec ce que l’étude présente, ainsi que les propos de madame Cherenfant, je ne suis pas d’accord avec le fait qu’on présente tout cela comme étant « plus difficile » pour les femmes. Ça sous-entend qu’il faudrait réseauter comme un homme. Pourquoi?

J’avance dans la vie et dans les affaires en respectant qui je suis. Je suis une femme qui a travaillé fort pour développer sa confiance et aller au-devant des gens.

Je suis aussi une femme qui a choisi d’aller un peu plus lentement pour être proche de mes enfants. (D’ailleurs, à ce sujet, le Web est un grand avantage pour développer son réseau tout en réduisant les déplacements!) Pour moi, c’était un choix. Si j’avais choisi d’aller plus vite au détriment de la famille, je n’aurais pas respecté mes valeurs profondes, comme j’en témoignage dans cet article sur des conseils pour réussir en tant que mère et entrepreneur.

Madame Cherenfant disait aussi:

Certaines femmes hésitent encore à accepter certains postes sous prétexte qu’elles ne sont pas totalement prêtes, ou encore que ce n’est pas le moment idéal… »

Ah! C’est tellement vrai ça aussi! Le problème: manque de confiance. Savez-vous que ma 1re réponse a été « non » quand on m’a demandé pour prendre la présidence de Femmessor Bas-Saint-Laurent (2011 à 2013). Ne cherchez pas la raison trop loin, elle est écrite dans les propos de Madame Cherenfant! J’ai fini par accepter parce que l’équipe m’épaulait et m’a donnée la confiance qu’il me fallait pour accepter ce rôle. 

Ma question serait plutôt: est-ce que les femmes manquent réellement d’opportunités faute de « bien » réseauter ou bien elles manquent de confiance en elles pour saisir les opportunités qui se présentent?